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Peindre est un lieu étanche
17 décembre 2007

sans titre

003

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Commentaires
G
Dans le malheur, le mal persiste ; la menace et la peur aussi. Comme si l’homme mort restait capable du mal, d’un mal encore plus effrayant. Sauf peut-être si le justicier prend la petite fille sur son cœur. Là, normalement, elle devrait être bien. Tout sera bien, d’ailleurs. Il faut la garder à bras et parler. Commencer par tempêter contre ce qui est arrivé ; qu’elle voie bien que c’est pas prévu dans le monde normal. Ne pas la regarder pendant qu’on crie ; c’est pas à elle qu’on en a, c’est à la situation. Et lui expliquer : elle vient d’avoir comme un très très grave accident. Elle a eu mal, si mal … et peur, si peur … <br /> Une dame arrive et le justicier dépose la petite fille sur son cœur. Elle se couche sur le dos avec le bébé sur son cœur. Le justicier est parti s’occuper de l’homme qui a fait ce mal. <br /> La dame tient la petite fille contre elle. la petite fille ne sait pas ce qui est arrivé. Elle a mal, elle a peur, elle est en train de mourir. La dame va lui dire ce qui s’est passé ; que la vie n’est pas prévue comme ça ; que bientôt, elle n’aura plus mal, elle n’aura plus peur.<br /> Tu as eu un très très grave accident. Ça ne pouvait pas t’arriver, normalement. On aurait dû te protéger. L’homme qui t’a fait ça devait savoir qu’il ne pouvait absolument pas faire ça. C’est tout à fait interdit de faire ça. On t’a mal protégée. On aurait dû te protéger … Il t’a mis quelque chose qui n’aurait jamais dû être là, ma chérie. Il est reparti avec, maintenant. On aurait jamais dû laisser faire qu’il te mette là. On te reprend de là, ma chérie. Viens. Viens. On te reprend. Il est reparti avec. Il ne pouvait pas te faire croire que tu étais lui. C’est un mensonge pour l’éternité. Toi, on te reprend près de nous, avec nous, la petite fille que tu es restée depuis toujours. Je ne sais pas ce que tu as senti, ma chérie. Je préférerais ne pas le savoir, ne jamais y penser. Mais toi tu le sais. Ton corps s’en souvient pour toujours. On va te soigner et tu vas guérir. Ce que tu as senti, c’était pas du tout prévu que ça arrive. Tu es une petit fille et ton corps a un secret pour quand tu seras dans très très longtemps une femme. Une très belle femme, tu seras, dans très très longtemps. Maintenant, tu es une petite fille. Une petite fille qui voudrait peut-être que son corps n’existe plus. Peut-être penses-tu que le secret de ton corps a été tué, ou qu’il est mort. Ou peut-être penses-tu l’enfermer pour toujours. Mais le secret de ton corps, laisse-le s’envoler. Il va aller près de quelqu’un qui sait le soigner, le guérir. Quand tu es arrivée dans ce monde, tu es arrivée avec le désir qui est à toi. Le désir de choisir toi-même comment tu mèneras ta vie. Le désir qui te faisais jusque maintenant vivre et jouer dans le bonheur d’être une petite fille au milieu d’un monde qui protège les petites filles. C’est important, cette histoire de désir. L’homme qui t’a fait ce mal a peut-être aussi mis son désir à lui dans ta tête à toi. C’est très très grave. Tu aurais le désir du mauvais homme. Ça, il ne faut pas. Il n’est absolument pas l’homme pour toi, ce monsieur qui t’a fait ce mal. Il n’a jamais jamais été l’homme pour toi, même si tu l’as un moment pensé. Une toute petite fille peut penser ça ; elle sait bien que c’est rêver et que c’est pour rire, et après elle n’y pense plus. Mais un homme ne peut jamais jamais le laisser penser à une petit fille ; il ne peut même pas le penser un instant lui-même. Dans très très longtemps, tu choisiras toi-même un homme pour toi, avec ton désir à toi qui sera revenu guéri et qui sera devenu un désir de femme ; parce que dans très très longtemps, tu seras devenue une femme. Et encore plus longtemps après, ton désir de femme et le désir de l’homme que tu auras toi-même choisi pour toi joueront ensemble, et se disputeront et discuteront pour savoir s’ils veulent mener leur vie ensemble et tout et tout…
G
Opposés, côte à côte, l'un qui crie, l'autre emmuré, se faire entendre ou s'enfermer, qui a tort, moi j'ai raison, mais c'est trop tard, le mal est fait, l'amour est mort, l'espoir... est sombre.
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